Développement personnel - Peut-on vraiment trouver l’amour ?
- Philippe VINCENT
- 11 mai
- 13 min de lecture
Dernière mise à jour : 21 mai
Une conversation de Louise Aubery pour France Inter avec André Comte-Sponville
Source : https://youtu.be/rwT7CQlEj
Je vous livre, ci-dessous, un résumé que j’ai trouvé fort éclairant, du dialogue du philosophe André Comte-Sponville avec la journaliste Louise Aubrey de France Inter.
Pour en finir avec toutes les idées reçues sur l’Amour, véhiculées par nos sociétés contemporaines…
1- Le rêve d’aimer, la chute dans le réel

Peut-on vraiment trouver l’amour ? La question résonne, aiguë, comme un soupir jeté dans le vide. Ce n’est pas tant une question de volonté que d’expérience : au fil des rencontres, des échecs, des attentes déçues, il devient de plus en plus difficile d’y croire sans trembler. « Je commence à en douter », murmure celle qui, en ouverture, partage son propre vertige — comme une Belle au bois dormant moderne, non pas éveillée par un baiser, mais endormie par le poids des illusions.
Car l’amour, ce n’est pas un objet caché qu’on pourrait trouver au coin d’une rue, ni un produit qu’on choisirait dans les rayons d’un supermarché du cœur, où les profils sont des emballages et les premiers regards, des étiquettes. Trop souvent, on essaie, on essaye encore, comme on enfile des jeans dans une cabine d’essayage : on veut qu’un autre nous aille comme un vêtement flatteur. Et puis, quand ça ne convient pas, on découvre qu’il n’y a pas de politique de remboursement.
Nos attentes sont faussées dès le départ. Façonnées par des lectures adolescentes, bercées par les romances à la grenadine, elles se fracassent sur le mur rugueux du réel. Et l’on finit par suspendre la quête. Alors, viennent ces phrases toutes faites — “ça viendra quand tu ne t’y attendras pas” — prononcées par ceux qui, bien souvent, n’ont jamais vraiment eu à attendre. Et dans le silence de cette attente, naît une forme d’amertume. On veut l’homme parfait sans être parfait soi-même. On juge, mais on refuse d’être jugé. On ghoste, puis on s’étonne d’être ghosté. Et personne, surtout, ne nous a donné le mode d’emploi.
À cette voix jeune et désabusée, répond alors celle d’André Comte-Sponville ; Peut-on trouver l’amour ? Oui, mais d’abord, il faut reconnaître une évidence : nous aimons aimer.
Selon Saint Augustin : amare amabam, “j’aimais aimer”. Nous cherchons tous l’amour, surtout quand nous ne l’avons pas. Car aimer est d’abord un besoin, ou du moins une nostalgie. Nous sommes tombés dans l’amour comme Obélix dans la potion magique, dès l’enfance, dès les premiers jours de vie. Nous avons été aimés avant même d’être capables d’aimer. Par notre mère, souvent. Par nos parents, si nous avons eu cette chance. Cet amour-là, inconditionnel et pourtant conditionné — car une mère aime son enfant parce qu’il est le sien, pas un autre — restera à jamais unique, absolu, inégalable.
Et c’est là le paradoxe fondateur : nous cherchons, dans nos amours adultes, quelque chose qui puisse approcher cette première chaleur, cet amour radical, où une femme — la mère — aurait donné sa vie sans hésiter pour sauver la nôtre. Nous n’attendons pas cela de notre compagne, fort heureusement, mais le modèle reste, comme une empreinte invisible. Dès lors, chaque amour devient un amour de transfert, disait Freud. Une tentative, plus ou moins réussie, de rejouer ce premier amour. Freud exagère sans doute, mais il y a, dans chaque amour, quelque chose de cette nostalgie.
Il y a surtout un enseignement décisif : c’est parce que nous avons été aimés que nous pouvons aimer. L’amour ne vient pas de nous, il nous est d’abord venu des autres. Et cette grâce inaugurale nous rend capables, à notre tour, de donner. Est-ce que cela veut-il dire que ceux qui n’ont pas été aimés, ou mal aimés, sont condamnés à ne pas aimer ? Pas nécessairement. La résilience existe. La vie est longue. Mais avoir été bien aimé — même imparfaitement, même par une mère malade, est une chance immense.
2- De la passion à la vérité — apprendre à aimer

L’amour est un don hérité, une mémoire affective inscrite en nous dès le plus jeune âge. Mais il est aussi, très vite, un apprentissage — une lente conversion du manque en présence, du fantasme à la réalité.
De nos premiers émois amoureux : une passion d’enfant à la maternelle, vite effacée, mais dont on garde la trace d’une intensité fulgurante ; à un amour d’adolescent, silencieux, jamais déclaré ; même les amours à sens unique, même les amours muets, sont des éveils à la vie. Quand on aime, on se sent plus vivant. C’est un éclair qui traverse l’existence et l’intensifie, fût-ce brièvement.
Ce n’est pas là qu’une impression : Freud, l’a montré dans ses travaux sur la mélancolie. Pour lui, la dépression, au sens clinique, est d’abord la perte de la capacité d’aimer. Quand plus rien ni personne ne nous touche, la vie devient une plaine grise, stérile, sans relief. À l’inverse, le simple fait d’aimer, même sans retour, redonne couleurs et battements au monde.
Mais l’amour ne se résume pas à la passion. Lorsqu’on en fait très tôt l’expérience, en vivant en couple, on comprend alors rapidement que le couple n’est pas la passion, et la passion n’est pas le couple. Il faut alors convoquer la philosophie. Les Grecs, qui avaient mille mots pour dire ce que nous confondons sous un seul, en ont trois qui suffisent à éclairer toute la question.
Éros d’abord, le dieu du désir. Ce n’est pas le sexe brut, mais le feu de la passion amoureuse, ce que l’on ressent lorsqu’on est “dingue amoureux”. Selon Platon, Éros naît du manque. On aime ce qui nous manque, ce qu’on ne possède pas. Le désir est tension vers l’absent. Voilà pourquoi le bonheur est si difficile à atteindre : parce que si l’amour est désir, et si le désir ne vise que ce que l’on n’a pas, alors l’amour se nourrit d’une frustration permanente. On désire ce qu’on ne peut avoir — ou qu’on n’a plus. On souffre tant qu’on manque. Et quand le manque s’apaise, quand l’autre est là, dans le lit, dans le salon, dans les courses du quotidien, c’est une autre souffrance qui menace : l’ennui.
C’est ce que Schopenhauer avait saisi avec une lucidité tranchante : la vie oscille entre souffrance et ennui. On souffre quand on désire ce qu’on n’a pas. On s’ennuie quand on possède ce qu’on ne désire plus. Le couple, alors, semble condamné à l’échec — ou à l’illusion. Ceux qui disent, après trente ans, “je suis encore amoureux comme au premier jour” mentent. Ou alors c’est pathologique. On ne peut pas désirer ce qui est là en permanence. Il y a une contradiction, presque tragique, entre la passion et la cohabitation.
Mais cette contradiction n’est pas une fatalité. C’est une invitation. Une passerelle vers une autre forme d’amour, plus exigeante mais plus féconde. Les Grecs l’appelaient philia.
Philia, que l’on traduit par “amitié”, dit bien plus que cela : c’est la joie de la présence. Ce n’est plus l’amour qui manque, mais l’amour qui réjouit. Aristote, suivi plus tard par Spinoza, en a donné une définition précieuse : aimer, ce n’est pas désirer ce qu’on n’a pas. C’est se réjouir de ce qui est. Se réjouir que l’autre existe, qu’il soit là, qu’il respire, qu’il partage avec nous cette vie toujours trop courte.
Alors, il faut choisir. Si l’on donne raison à Platon, on devra rejoindre Aragon : “Il n’y a pas d’amour heureux.” Car si l’amour est manque, alors l’amour ne peut jamais satisfaire. Mais si l’on choisit Aristote et Spinoza, alors Aragon a tort : il n’y a pas d’amour malheureux, du moins tant que l’autre est là, vivant, aimant, partageant.
La clé, donc, ce n’est pas la passion. La passion passe. La clé, c’est ce qui reste après la passion. C’est ce que chante Joe Dassin : “Et l’on s’aimera encore lorsque l’amour sera mort.”Car oui, on ne choisit pas de tomber amoureux — cela nous tombe dessus, comme la pluie, comme la grâce, comme la fièvre. Mais on choisit de vivre avec quelqu’un, de construire, de durer, de s’engager. Et ce choix-là, lui, dépend de nous.
3- L’amour, une œuvre de vérité

Une vie partagée n’est pas une idylle continue. Ce n’est pas l’extase du premier regard éternisée dans la routine. Ce n’est pas l’éblouissement figé. C’est un chemin. Et ce chemin commence là où s’arrête la passion. Là où tombe le voile de l’illusion. Car l’amour véritable n’est pas celui des débuts. Il est celui qui survit aux débuts.
Parce que l’amour, lorsqu’il dure, cesse d’être aveugle. Il devient lucide. Il cesse d’être une cristallisation — terme cher à Stendhal — pour devenir une reconnaissance.
À l’origine de la passion, il y a toujours une forme de fantasme. On tombe amoureux non pas tant de l’autre que de l’image que l’on se fait de lui. On tombe amoureux de l’image aimante qu’on se renvoie à travers lui. L’autre devient miroir, flamme, idéal. C’est pourquoi la passion est nécessairement mensongère — non pas malhonnête, mais enchanteresse. Et, comme tout enchantement, elle est destinée à se dissiper.
Mais cela n’est pas une perte. C’est une transformation. Le couple, lui, est un lieu de vérité. Ce n’est pas dans la passion que l’on est le plus intelligent ou le plus lucide. Ce n’est pas au moment où l’on est “fou d’amour” que l’on voit juste. C’est dans la durée, dans le quotidien, dans la cohabitation et ses défis, que se révèle la profondeur d’un lien.
Selon Paul Éluard : “On ne peut me connaître mieux que tu ne me connais.” Voilà ce qu’est le couple : la rencontre de deux vérités. La personne qui partage votre vie vous connaît souvent mieux que vos parents, vos amis, parfois mieux que vous-même. Elle a vu vos failles, vos silences, vos écarts. Elle connaît vos fatigues, vos contradictions, vos habitudes les plus triviales. Et pourtant, elle reste. Elle aime. Non pas malgré ce qu’elle voit, mais avec ce qu’elle voit.
Si vous rencontrez une femme qui cherche le prince charmant, fuyez. Si vous tombez sur un homme qui cherche la femme idéale, fuyez aussi. Parce que le prince charmant n’existe pas. Parce que la femme idéale n’est qu’un mirage. Et parce qu’il n’y a rien de plus dangereux que d’aimer quelqu’un au nom des illusions que l’on se fait sur lui. L’amour véritable commence le jour où l’on cesse d’idéaliser. Où l’on voit l’autre tel qu’il est. Et où, malgré cela — ou grâce à cela —, on décide de l’aimer.
C’est là, peut-être, la plus haute forme d’amour. Non plus une projection, mais une reconnaissance. Non plus une ivresse, mais une présence.
4- Des illusions à la construction — bâtir un couple, c’est devenir adulte

Si aimer véritablement, c’est voir l’autre sans fard et choisir de l’aimer quand même, alors c’est aussi un acte de maturité. L’amour, pour durer, doit renoncer aux contes, aux scénarios de cinéma, à la quête de perfection : il faut grandir. Grandir, c’est passer de l’amour qui prend à l’amour qui donne.
On distingue alors deux formes d’amour, telles que les distingue saint Thomas d’Aquin : l’amour de concupiscence et l’amour de bienveillance. Le premier aime pour son propre bénéfice : “j’aime le poulet”, dit-il avec malice, non pas pour le bien du poulet, mais pour mon plaisir. C’est l’amour qui prend, qui consomme. Le second, c’est l’amour qui vise le bien de l’autre. Quand une mère donne le sein à son enfant, elle ne le fait pas pour son bien à elle, mais pour lui. Le bébé, lui, prend — c’est normal. Mais l’adulte est celui qui, à son tour, apprend à donner.
Être adulte, ce n’est donc pas seulement payer ses factures ou respecter la loi : c’est accepter la fin des illusions, la chute des espérances trop grandes, des attentes irréalistes. Être adulte c’est accepter tranquillement ce qu’il y a de désespérant dans la condition humaine — et pourtant aimer la vie quand même. Aimer la vie, non pas parce qu’elle est parfaite, mais parce qu’elle est là, qu’elle est la nôtre, et qu’elle est toujours une aventure possible.
C’est pourquoi, dans une relation, il ne s’agit pas de chercher quelqu’un qui abolirait notre solitude, mais plutôt quelqu’un qui l’accueille. Deux solitudes, disait Rilke, qui s’inclinent l’une devant l’autre, et choisissent de vivre ensemble. Le couple ne supprime pas la solitude existentielle — personne ne peut aimer, vivre, ni mourir à votre place. Mais le couple peut être cet espace où l’on partage malgré tout ce fardeau-là, et où l’on se sent moins seul à deux que seul tout court.
Cela ne veut pas dire que la vie de couple est toujours idyllique. Il n’y a pas de couple sans ennui. Le couple où l’on ne s’ennuie jamais n’existe que dans les romans Harlequin. Mais un couple heureux, c’est peut-être celui où l’on s’ennuie moins à deux que seul. Et un couple vraiment heureux ? Celui où l’on s’ennuie moins à deux que partout ailleurs.
Ce réalisme n’est pas du cynisme. C’est une forme d’amour qui ne craint plus d’être déçu. Qui sait que l’autre n’est pas un mythe, mais un être humain. Que la vie à deux, comme toute vie, a ses joies, ses passages à vide, ses sursauts, ses silences. Et pourtant, c’est là, dans ce banal magnifique, que se joue la vérité d’un amour.
5- L’amour, cette joie partagée entre désir et vérité

Il arrive parfois qu’on confonde tout. Être amoureux, aimer, désirer, posséder, construire, fuir… Les sentiments se mêlent, les élans se contredisent.
Non, être amoureux et aimer, ce n’est pas la même chose. Être amoureux, c’est un état : une exaltation passagère, une folie douce. Comme disait Denis de Rougemont, “être amoureux est un état, aimer est un acte.” L’un s’impose, l’autre se décide. L’un vous tombe dessus, l’autre se construit. On ne choisit pas de tomber amoureux — mais on choisit d’aimer, de rester, de faire durer.
Tomber amoureux, c’est toujours un peu se tromper. Mais ce n’est pas grave, l’important, c’est ce qu’on fait après. Parce que l’amour véritable commence quand l’illusion tombe. Quand l’autre n’est plus cet être idéalisé, mais un compagnon, une compagne, un être imparfait comme soi — et que malgré tout, on décide de lui offrir le meilleur de ce que l’on est.
Et si l’amour ne dure pas ? Si la passion s’éteint ?
La passion amoureuse ne peut pas durer, ou alors, elle ne dure que dans le malheur. Comme chez Adèle Hugo, dont l’amour à sens unique pour un homme qui ne l’aimait pas la mènera jusqu’à la folie. C’est le seul moyen pour une passion de survivre indéfiniment : qu’elle reste insatisfaite. Mais dans la vraie vie, quand on aime une personne qui est là, qui partage vos jours, vos nuits, vos doutes et vos petits riens, la passion, tôt ou tard, cède la place. Et tant mieux.
Car ce qui vient après la passion, c’est plus grand. Ce n’est pas la fin de l’amour, c’est son commencement véritable. On ne construit pas une vie avec une passion. On construit une vie avec un amour qui a survécu à la passion.
Qu’est-ce qui menace le couple aujourd’hui ?
Une autre passion. Car on n’est jamais à l’abri de tomber amoureux d’une autre personne. Cela peut arriver. Cela ne se décide pas. Mais on peut choisir de ne pas s’y abandonner. Il y a peut-être, une forme de complaisance dans certaines passions. On se laisse glisser. On ne résiste pas. Ou on résiste mal. Mais cela ne change pas le fait que la passion n’est jamais une garantie de vérité, ni de bonheur.
Le couple, lui, est plus difficile. Mais plus riche. Plus fragile, mais plus fécond. Il exige une fidélité non pas de sentiment, mais de volonté. Il demande d’aimer dans la durée, malgré les moments creux, malgré l’ennui, malgré la tentation de fuir vers un ailleurs plus léger.
Alors comment savoir si l’on aime vraiment ?
Peut-être par la réponse à cette simple question : préférez-vous que l’autre soit malheureux avec vous, ou heureux avec un autre ? Si vous choisissez la deuxième option, vous êtes du côté de la bienveillance. Si c’est la première, vous êtes encore dans la possession. Et dans toute relation, il y a un peu des deux. Mais la maturité, c’est peut-être cela : apprendre à aimer en donnant, pas seulement en prenant.
6- L’amour qui dure, ou la joie de grandir ensemble

L’amour, donc, commence quand il n’est plus une promesse. Il commence quand il n’est plus une illusion. Il commence quand il est encore là, une fois tombée la fièvre, une fois retombé le tumulte du cœur. Et c’est là, que commence la plus belle des aventures humaines.
Ce qu’il a vécu de plus grand, de plus fort, de plus important, ce n’est pas la passion. Ce n’est pas ce vertige du début. C’est le couple. Cette œuvre construite patiemment, dans le silence des jours, dans le partage des habitudes, dans la fidélité au réel : ce n’est pas que je l’aime moins qu’avant, c’est que je l’aime plus ; plus lucidement, plus complètement ; parce qu’il ne s’agit plus d’un rêve, mais d’une vérité.
L’amour véritable, n’est pas fusionnel. Il ne s’agit pas de ne faire “qu’un” au lieu de deux — ce serait une forme de mutilation. Il s’agit de faire deux, mais deux heureux. Non pas abolir la solitude, mais la partager. Être à deux, non pour se dissoudre dans l’autre, mais pour s’épauler l’un l’autre, et bâtir quelque chose qui vaille la peine.
Et si l’on n’a pas trouvé ? Et si l’on reste seul ? Cela peut arriver. Mais cela ne fait pas de soi un échec. Il y a deux solitudes : l’isolement, qui est une souffrance, un vide ; et la solitude, qui est une vérité existentielle. On meurt seul, comme l’écrivait Pascal — non parce qu’on n’a personne autour de soi, mais parce que personne ne peut mourir à notre place. De la même manière, on aime seul : car personne ne peut aimer pour nous.
Mais la majorité des gens, malgré tout, ne veulent pas rester seuls. Ils rêvent, encore et toujours, d’un couple heureux. Pas d’un conte de fées, mais d’un compagnonnage sincère. Quelque chose à bâtir. Et si cela exige d’abandonner le mythe du grand amour, du prince charmant ou de la fusion des âmes, alors tant mieux. Car c’est une illusion, et toutes les illusions finissent par tomber.
Le désamour est-il inévitable ?
La réponse est claire : pour la passion amoureuse, oui. Elle ne peut durer indéfiniment que si elle est malheureuse. La passion heureuse est une contradiction dans les termes. Mais ce n’est pas un mal. Car ce que la passion laisse derrière elle, si l’on est prêt à aimer autrement, c’est l’amour véritable.
Le plus beau dans une histoire d’amour, ce n’est pas son commencement. C’est ce qui vient après la fin de la passion. C’est ce moment où l’on découvre que l’autre ne nous fait plus rêver comme au début — et qu’on l’aime quand même. C’est ce moment où l’on se regarde, non plus comme dans un miroir, mais comme deux compagnons qui ont décidé de faire route ensemble.
Et c’est cela, être adulte. C’est accepter que les espérances soient déçues, que les passions passent, que l’amour ne soit pas magique. C’est aimer la vie telle qu’elle est, sans décor, sans roman, sans maquillage. Avec ses limites. Avec sa finitude. Et malgré tout, l’aimer joyeusement.
“Ne vous prenez pas trop au sérieux, il n’y aura aucun survivant,” disait Alphonse Allais. C’est presque un art de vivre. Aimer, c’est trembler. Aimer, c’est risquer. Mais aimer, c’est surtout vivre mieux.
Et s’il fallait ne retenir qu’une chose de cet échange, ce serait peut-être celle-ci : le véritable amour commence quand on ne croit plus au grand amour. Et c’est là, dans ce désenchantement joyeux, dans ce réalisme tendre, que l’on trouve — peut-être — la seule forme d’amour qui vaille la peine d’être vécue.
Ce texte a été écrit en partie par une IA et contrôlé par nos soins ➡️
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