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Une culture juste et équitable - l’humanité au cœur de la sécurité en entreprise

Il y a des mots qu’on entend souvent sans jamais vraiment les écouter. “Culture juste et équitable” en fait partie. Un concept qui sonne bien, presque familier, et pourtant… derrière lui se cache une révolution discrète mais profonde dans la manière dont les entreprises pensent la sécurité, le travail, et surtout, les humains qui les composent.


Source : Vidéo expert "La culture juste et équitable" par Dounia Tazi, pour l'Icsi. (Lien : https://youtu.be/IiAR2SHDME4)


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Une idée ancienne qui revient dans l’air du temps

L’idée d’une culture juste n’est pas née d’hier. Certains secteurs — l’aéronautique, le nucléaire, les industries à hauts risques — s’y sont intéressés dès les années 70-80. Ils ont compris tôt que la sécurité ne pouvait reposer uniquement sur des procédures figées ou sur la peur de la faute. D’autres industries, moins exposées mais tout aussi concernées, s’éveillent plus récemment à cette question.

Aujourd’hui, la “culture juste” s’impose comme un levier stratégique : non seulement pour améliorer la sécurité, mais aussi pour bâtir la confiance, instaurer de la transparence et libérer la parole dans les organisations. Rien de moins qu’un changement de paradigme.



Parler : une fausse évidence

Dans les discours, “libérer la parole” est devenu une expression consacrée. On en parle dans les comités, les bilans sociaux, les chartes de valeurs. Pourtant, en pratique, faire parler les gens — et surtout les faire parler vrai — reste un défi immense.

Pourquoi ? Parce qu’il faut du courage pour parler d’un incident, d’un doute, d’une erreur. Il faut se sentir écouté, protégé, et surtout, utile. Sans cela, le silence s’installe. Et avec lui, l’illusion que tout va bien.

Mais une entreprise ne peut progresser que si elle sait ce qui se passe réellement sur le terrain. Et ce savoir-là, seuls les salariés l’ont. Il faut donc apprendre à l’accueillir, à l’analyser, et à en faire quelque chose de concret.



L’erreur comme boussole

Trop souvent, les entreprises adoptent une logique managériale fondée sur la réaction : on récompense le bon, on sanctionne le mauvais. Ce schéma binaire a ses limites. Il empêche de comprendre les véritables causes des incidents.

Or, ces causes sont rarement individuelles. Elles sont systémiques. Une erreur humaine est souvent le symptôme d’un dysfonctionnement plus profond : mauvaise organisation, communication défaillante, pression excessive, règles floues. Une culture juste ose regarder cela en face.

Ce regard nécessite une posture d’humilité. Il s’agit de dire : « Ce n’est pas seulement untel qui a fauté, c’est peut-être le système qui l’a mis dans cette situation. » C’est un virage éthique, mais aussi stratégique.


En finir avec la chasse aux coupables

Il est temps de sortir du réflexe du bouc émissaire. L’erreur n’est pas toujours synonyme de faute. Elle peut être une formidable occasion d’apprendre — à condition de ne pas en faire un objet de honte.

Bien entendu, cela ne veut pas dire tout excuser. Il existe des comportements inacceptables, des négligences répréhensibles. Mais dans la majorité des cas, ce qu’il faut, c’est comprendre, pas condamner. Faire preuve de discernement, replacer l’humain dans le contexte.

Trouver l’équilibre entre indulgence et rigueur est un exercice complexe. Il nécessite de naviguer entre exigences légales, logiques RH, enjeux opérationnels. Mais c’est dans cette complexité que réside la richesse de la culture juste.



Les managers, au cœur du système

On l’oublie trop souvent : ce ne sont pas seulement les opérateurs ou les techniciens qui façonnent la culture sécurité. C’est toute la chaîne hiérarchique. Chaque manager, chaque décideur a une responsabilité dans le climat de confiance qui règne — ou non — dans l’entreprise.

Le rôle du manager devient alors celui d’un facilitateur. Il ne s’agit plus seulement de contrôler, mais d’écouter. Plus seulement d’appliquer, mais d’interroger. Plus seulement de transmettre des objectifs, mais de cultiver du sens.

Dans une entreprise qui aspire à une culture juste, les décisions du management sont scrutées. Leur cohérence, leur exemplarité, leur humanité deviennent des repères essentiels pour le collectif.



Quand les mauvaises nouvelles sont de bonnes nouvelles

Voici une idée surprenante : si votre entreprise commence à bien fonctionner dans sa culture juste… vos indicateurs vont peut-être se dégrader. Oui, au début. Parce qu’il y aura soudain plus de remontées d’incidents, de dysfonctionnements, d’anomalies.

Mais c’est en réalité une excellente nouvelle. Cela signifie que les gens parlent. Qu’ils n’ont plus peur. Qu’ils croient que leur parole aura un impact. Et cette transparence est la première étape vers une véritable amélioration.

À condition, bien sûr, que ces signaux soient écoutés, pris au sérieux, et surtout traités. Car une parole libérée mais ignorée est pire que le silence.


Valoriser aussi ce qui va bien

La culture juste ne se nourrit pas uniquement des erreurs. Elle puise aussi son énergie dans l’analyse de ce qui fonctionne. Car chaque journée sans incident, chaque action sécurisée, chaque décision prudente recèle des enseignements.

Pourquoi, dans tel service, les risques sont mieux anticipés ? Pourquoi cette équipe gère-t-elle mieux les imprévus ? Que peut-on apprendre des comportements vertueux ? Autant de questions qui ouvrent la voie à une culture apprenante.

Il ne s’agit pas seulement de “féliciter” ce qui va bien, mais de comprendre pourquoi cela va bien. Et de s’en inspirer collectivement.



Un pari sur l’intelligence collective

Au fond, tout cela repose sur un pari. Celui de croire que les collaborateurs sont des adultes responsables. Qu’ils savent faire preuve de discernement. Qu’ils ont envie de bien faire. Et que l’entreprise, si elle leur fait confiance, en recevra beaucoup en retour.

La culture juste, c’est la rencontre entre confiance et exigence. Ce n’est pas la naïveté, c’est la lucidité alliée à l’espoir. C’est dire : “Je sais que l’erreur est possible, mais je choisis d’en faire un levier, pas une arme.”

Et cette vision transforme tout. Elle rend l’entreprise plus humaine, plus résiliente, plus durable. Elle fait de la sécurité non pas une obligation, mais un projet commun. Non pas une contrainte, mais un engagement.



Conclusion : construire ensemble une nouvelle culture

Il ne s’agit pas ici de mode ou de jargon. Il s’agit d’une transformation profonde des relations de travail. D’un changement de regard sur la faute, la responsabilité, l’apprentissage.

Adopter une culture juste et équitable, c’est accepter l’inconfort du doute, le vertige de la remise en question. Mais c’est aussi ouvrir la porte à une maturité nouvelle. Une entreprise où chacun peut dire, faire, et apprendre — sans crainte, mais avec conscience.

Ce n’est pas un chemin facile. Mais c’est, à n’en pas douter, un chemin nécessaire. Et il commence, toujours, par une simple question : et si on écoutait vraiment ?


Source :

Vidéo expert - La culture juste et équitable par Dounia Tazi pour l'Icsi.


Ce texte a été écrit en partie par une IA et contrôlé par nos soins ➡️

 
 
 

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